Ça y est !
Les dernières pommes ont été pressées, la saison est terminée, l’atelier est propre, lavé, désinfecté, prêt à repartir pour l’an prochain !
C’est marrant, mais quand on attaque une nouvelle saison, à la fin du mois de septembre, on a toujours un petit moment de doute, du genre : "est-ce qu’on saura encore comment faire ?"...
Et oui, un an s’est écoulé depuis les dernières pressées, et gérer un atelier de A à Z demande quand même un peu (si,si, un peu quand même !...) de concentration de maîtrise technique, de mise en place d’automatismes, etc... Et quand on a pas pratiqué depuis un an, ça redevient impressionnant au moment de s’y remettre (mais bon, au bout d’une journée, généralement, c’est bon on est rassuré !)
Et bien là, fin novembre, après deux mois et demi de ramassage de pommes quasi quotidien, une autre question "à la con" ("à la con", le terme est peut-être un peu fort, mais c’est pour bien comprendre le caractère encore plus bête que la première) arrive dans notre tête : "Plus de ramassage ?... Plus de pressage ?... Mais alors, qu’est-ce qu’on va faire de nos journées à partir de lundi ?*..."
C’est comme ça qu’on se retrouve levé à 5h30 le dimanche matin (et oui, quand le rythme est pris...) et qu’on décide de partager le questionnement !...
*on me dit dans l’oreillette : "t’inquiète pas, tu vas pas avoir le temps de t’ennuyer longtemps, gros malin"...
C’est sûr que l’inquiétude sera vite dissipée, car, le temps passé au verger ou au pressage sera réorienté vers le travail de cave, d’élevage du cidre. Les fermentations étant en cours, nous aurons besoin de ce temps pour les surveiller, pratiquer des soutirages, au besoin des filtrations, puis des assemblages, avec l’objectif final des premières mises en bouteilles, sans doute en fin d’hiver... Ça et puis d’autres trucs qui vont nous occuper aussi...
Si nous devions retenir un mot qualifiant la saison 2019, ce serait : la pluie. Les journaux parlent quand même de 32 jours de pluie au mois d’octobre, et presque 33 jours au mois de novembre (je me demande si les journalistes n’en rajoutent pas un peu d’ailleurs...), euh, donc, c’est bon, on a eu notre dose cette année !
Plus de 400mm de pluie en deux mois, c’est presque la moitié des précipitations moyennes annuelles pour ici...
Je n’avais encore jamais ramassé des pommes qui flottaient dans des mares d’eau...
Si on devait retenir trois mots de la saison 2019, ce serait : la pluie, la pluie, la pluie.... (Tiens, ça me rappelle une blague qu’on m’avait racontée il y a longtemps, je crois qu’elle m’avait fait rire, mais, problème : je ne me souviens que de la chute... Mais si vous insistez, je vous la dit quand même... Vous insistez ?... Bon.. .
Comme ça remarque si quelqu’un la connait, il pourra me contacter pour me la re-raconter. C’est un peu un avis de recherche, en quelque sorte. Alors c’est une blague qui dit genre : "...Gnagna gna...la différence....gnagnagna entre Loctudy et le Guilvinec ? (bon là, c’est local, mais je pense qu’on peut adapter). Et la chute c’est quelquechose du genre : ben à Loctudy c’est "la pêche", et au Guil, c’est "la pêche, la pêche, la pêche"...
...
Je pense que l’on peut inverser les noms de bleds aussi, ça ne changera rien.
...
Ah oui non mais, fallait pas s’attendre non plus à un truc genre, euh... Bon ...
Du coup si quelqu’un l’a en entier, je suis preneur, envoyez là par mail par exemple à : groscomique@rozavern.fr.
J’en étais où ?
Ah, ouais, la pluie... Bon ben c’est bon je pense que tout le monde a compris, deux mois et demi de ramassage, 400mm de flotte, ça a été très compliqué. Mi-septembre on se disait : "Eh ben, si c’est tout l’automne comme ça, on va galérer"..
Mi-octobre, on se disait : "Encore de la flotte demain ?!... Cette année c’est la cata, on aura ramassé sous la pluie quasiment tous les jours"...
Mi-novembre, quand il a commencé à nous pousser des branchies sur les joues et des écailles sur les bras, on ne disait plus rien....
Pour ceux qui sont encore là (merci, ça fait plaisir !) ; ce fut donc une récolte particulièrement compliquée :
- En termes de volume, déjà : nous sommes sur une petite année. Une production de pommes assez basse, qui nous aura fait faire l’impasse sur deux de nos produits cet automne : le pommeau et le lambig ; pour concentrer la récolte modeste sur les produits annuels que sont principalement le cidre et un peu le jus de pomme...
- Les conditions de ramassages ont été très difficiles, les terrains gorgés d’eau ne supportaient plus le passage même de notre petit tracteur. Il a fallu en porter des seaux sur des centaines de mètres pour les déverser dans les palox en bois à l’entrée du champ. D’ailleurs les organisateurs des J.O. de Paris 2024, qui se sont déplacés sur les vergers songent fortement à y inscrire cette épreuve, en test... Si vous voulez faire des exercices de gainage, porter des seaux sur 300m, c’est excellent !
On n’a pas pu éviter quelques ornières quand même... Les terrains seront à remettre en état au printemps...
Deux mois et demi passés sous la protection de Saint-Guy-Cotten, à qui on devrait bientôt ériger un temple en, toile cirée (jaune, bien sûr) de 5000m² dans une parcelle classée en "zone humide"...
Les pressages se sont eux déroulés sous la protection de notre chouette effraie préférée, qui nous a, encore cette année, accompagnée tout au long de la saison.
Bon, assez parlé de la flotte, c’est fini.
Surtout, que, vous allez voir que maintenant qu’on a plus à aller dehors tous les jours, il va se mettre à faire beau ! C’est sûr ! (C’est une réciproque imparable de la loi de Murphy, dont je vous parlerais sans doute très prochainement, préparez-vous !).
à bientôt !
Vos commentaires
# Le 2 décembre 2019 à 21:26, par André Potier En réponse à : Fin de campagne 2019
Merci pour ce reportage de la vie à Rozavern !
Le plus dur est passé...
Bon courage pour la suite, l’élaboration du cidre et du jus de pomme et encore plus...
André.
# Le 3 décembre 2019 à 21:13, par Colette Lavello (copine de chant d’Isabelle-Zazab) En réponse à : Fin de campagne 2019
Comment allons-nous faire notre petit Coktail s’il n’y a pas de pommeau (cidre +pommeau = un régal à l’apéro !!) ??!!
# Le 4 décembre 2019 à 08:59, par Nico En réponse à : Fin de campagne 2019
Bonjour ! Pas de panique !
Le pommeau / Etredaou arrive toujours avec au moins 18 mois de décalage par rapport à sa date de fabrication (du fait de son vieillissement en fûts de chêne). Le pommeau que nous dégustons en ce moment est, par exemple, toujours celui issu du pressage 2017 !
Le 2018 est en fûts de chêne depuis déjà un an et nous commencerons à le mettre en bouteille au printemps prochain !
Il n’y aura donc pas de cuvée 2019 d’Etredaou, mais nous espérons pouvoir tenir sur les stocks de 2018 en attendant la cuvée 2020. Le seul moment un peu "chaud" au niveau stock sera peut-être la fin d’hiver/début de printemps 2020.
Merci, à bientôt !
Nico
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