Bonjour à tous,
Après nos déboires de l’automne 2023 dus au passage de la tempête Ciaran en plein sur nos vergers, nous avions lancé, grâce à vos nombreux témoignages de soutien un appel à la solidarité, en proposant à qui le souhaitait de parrainer un ou plusieurs pommiers ; projet mis en place conjointement avec la pépinière Contact Vert, durement touchée elle aussi.
Après ce rapide résumé, et ces phrases à rallonges, revenons un peu dans le concret.
En temps que lecteurs assidus de ce blog (encore que ma fréquence d’écriture d’article soit vraiment en baisse depuis quelques temps), la plantation de vergers, ses spécificités et toutes ses contraintes techniques ne devrait maintenant plus avoir de secrets pour vous !
Si vous voulez réviser vous pouvez quand même aller voir par ici et par là.
Et je me rends compte en les recherchant, que ces articles datent de 2018... Ça commence à dater un peu.
Après le passage de la tempête, entre novembre 2023 et janvier 2024, donc, vous avez, pour nous soutenir, parrainé des arbres en les préachetant à Maxime à la pépinière Contact Vert. Ces parrainages ont eu un double effet (le premier qui dit "KissCool", je le défonce) :
- Ils ont permis de soutenir en trésorerie Maxime et son équipe qui avaient perdu leur outil de production.
- Ils nous ont permis de prévoir la replantation d’un nouveau verger (dit " verger de la solidarité") en remplacement des arbres perdus.
Pendant l’hiver 2024, nous avons choisi les variétés que nous voulions planter dans ce nouveau verger. Au printemps 2024, ces variétés ont été greffées en pépinière selon la liste fournie. Plus de 800 arbres ont été parrainés (encore merci !). 800 c’est beaucoup. Bon, c’est moins que 1000... Mais c’est plus que 500... je continue ? ... non ?... bon d’accord...
"Les deux, là, au fond... Ça ne vous intéresse pas ce que je raconte ?...."
Alors, je reprends, donc, pour les deux du fond :
800, ça fait beaucoup, et dans l’urgence de la montée du projet, il avait été annoncé dès le départ que la replantation se ferait sans doute en deux ans : un première partie à l’hiver 2025 et la seconde partie en 2026.
Comme anticipé (oui parce que nous ne sommes pas toujours "à l’arrache"... Souvent, mais, pas toujours...), c’est ce qui s’est mis en place. La moitié des arbres cette année, l’autre moitié l’année prochaine.
Le 26 février dernier, nous avons donc reçu presque 400 pommiers "Haute-tige", racines nues, tout beaux tout neufs !
Quelle plaisir, quelle fierté, quelle mission, de voir (enfin !) le projet se concrétiser !
Depuis la mi février, vous imaginez donc bien que nous sommes dans les "starting-blocks" pour cette première moitié de plantation du verger de la solidarité.
Oui car avant de remettre la terre sur les petites racines de l’arbre, et de lui faire un bisou en lui souhaitant "bonne chance !", on a un peu de boulot de préparation :
Je passe sur le travail "sur table" de choix de la parcelle, des variétés, etc.
- D’abord, nous avions fait le choix de diviser la parcelle choisie en 3 espaces, en replantant des haies et recréant des talus qui donneront de l’abri (vent) aux arbres et permettront aussi une continuité bocagère et favoriseront la biodiversité.
Ce travail a été anticipé depuis deux ans et s’est fait à l’automne et hiver 2024-2025. Il a été réalisé dans le cadre du programme "Breizh Bocage" sous la responsabilité technique de l’EPAB.
- Ensuite, un peu d’élagage a été nécessaire le long d’un des talus de la parcelle, parce que même si l’on adore la lande, on n’arrive pas encore à en faire du cidre...
- Ces deux étapes préalables bouclées, il a fallu "piqueter". C’est à dire : quadriller, planter les tuteurs à leurs emplacements définitifs. C’est un travail très important, car c’est lui qui est responsable du bel alignement (ou pas) des arbres dans le futur verger. Il faut donc bien prendre ce temps là. On fait des mathématiques de collège appliquées : révision des tables de multiplication, notamment de la table de 8 (nous plantons "au carré" 8mX8m, donc, de par le fait...), application du théorème de Pythagore et sa réciproque. On arrive à quadriller "prop’ " un hectare par jour environ. (En comptant les erreurs d’addition, d’alignement, les piquets plantés par erreur à tous déplanter et replanter, etc...) . Vous rigolez, mais entre le plan sur une feuille de papier quadrillée, simple, et la réalité de terrain, ce n’est plus si évident, surtout que le terrain est en pente, vallonné, etc... On a beau avoir un peu de métier sur le sujet, on arrive quand même à se planter (haha !)...
- Les arbres ont besoin, avant d’être mis en terre d’un petit "habillage" ; taille des branches et racines
- Une fois tout ceci fait, ça y est , on peu faire les trous et planter les arbres ! Pour les trous : un tractopelle et/ou une minipelle ; pour reboucher : un "bac’h" (ou "croc" en français), deux bras et un godet de tracteur pour aider à pousser la terre.
- Enfin, en fin de journée, il faut tout de suite protéger les arbres, pour ne pas que les chevreuils ne se régalent avec la fine écorce des jeunes pommiers dès la nuit venue. (On les connaît un peu, ils en sont tout à fait capables. Ces bestioles ont vraiment un gros souci de comportement...). Nous arrivons, avec les trous fait d’avance à planter selon les conditions de 70 à 100 arbres par jour.
- Reste ensuite à : attacher l’arbre à son tuteur, ramasser les cailloux et fignoler/ aplanir la terre autour du trou, puis il faudra pailler et au besoin arroser chaque pied pour assurer la bonne reprise de l’arbre dans son nouvel environnement
Vous l’avez compris, planter, cela va (relativement) vite, mais le travail préalable est important.
Et tout ceci est évidemment dépendant des conditions météo. Nous attendons, pour planter, une fenêtre météo favorable, c’est à dire que nous attendons que les terrains soient bien "ressuyés", sans humidité. Mais ce n’est pas simple à caler, car nous n’avons de visibilité météo qu’à quelques jours et c’est un chantier lourd en termes de logistique, et qui implique plusieurs structures. Vous allez comprendre pour quoi c’est un véritable Contre-la-montre.
Au moment jugé opportun quand nous estimons que les terrains sont aptes à recevoir les arbres (et les engins !...), nous prévenons la pépinière qu’ils peuvent penser à arracher chez eux nos arbres. Ce qu’ils font. C’est le " J-0". Le contre-la-montre commence.
Il leur faut peut-être deux ou trois jours pour arracher 400 arbres.
Ensuite, ils les préparent pour l’expédition (attachage en lot de deux ou trois) et les expédient. Les arbres arrivent chez nous à J+4 ou 5 dans le meilleur des cas. Cela veut dire que les arbres sont "les racines à l’air" depuis déjà 5 jours.
Nous déchargeons ensuite les arbres et le mettons "en jauge" chez nous. enfin, en théorie "en jauge" signifie de replanter à un endroit provisoire, ou pour le moins de couvrir les racines de sables ou terre pour éviter qu’elles ne sèchent en attendant la plantation définitive. Concrètement, nous, nous avons juste couvert les racines avec de la vieille paille ou du vieux foin humide. On gagne du temps sur cette mise en place, et sur la reprise des arbres, mais cela ne vaut pas une mise en jauge classique, et cela nous oblige à travailler plus vite derrière.
Le risque principal, à partir du moment où les racines sont à l’air étant qu’elles sèchent et que l’arbre meure.
À J+6, en théorie, la plantation peut commencer, mais pour nous, les conditions météo nous ont fait décaler de quelques jours le début de plantation, pour attendre que les terrains sèchent un peu plus.
Quand il y a des arbres à planter, cela devient, pendant quelques jours / semaines la priorité absolue. Tout le reste passe au second plan : le reste du travail, le bureau, la piscine, le sommeil, la rédaction d’articles sur le blog...
Nous avons reçu les arbres le 26 février dernier ; et avons planté le dernier arbre le 12 mars, 15 jours après.
La plantation s’est faite dans de très bonne conditions, nous avons eu de la chance, la météo a été clémente (hors-mis un petit coup de flotte entre les deux semaines, mais pas trop important donc pas trop problématique). La terre avait la structure idéale, grumeleuse, sans excès d’humidité. Et les terrains ont été préservés, les engins les ont peu ou pas "marqués".
Ouf !! de soulagement le 12 mars au soir ! Les arbres sont sauvés, reste à fignoler dans les prochains jours et semaines. 360 arbres et 2,5 Ha de verger planté.
Rendez-vous l’année prochaine pour la seconde partie de la plantation et l’inauguration "officielle" du verger !
Et encore Merci !
Vos commentaires
# Le 31 mars à 11:20, par André Potier En réponse à : Mars 2025 : La solidarité a son (demi) verger !
Très beau travail et bon courage pour la deuxième phase !
A bientôt, aux beaux jours...
# Le 31 mars à 11:22, par PALUD maite et bruno En réponse à : Mars 2025 : La solidarité a son (demi) verger !
Bravo, Robin notre petit fils attend avec impatience de voir "son" pommier.
# Le 1er avril à 11:38, par jeanmarie En réponse à : Mars 2025 : La solidarité a son (demi) verger !
Bravo et courage :)
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